Pour rappel, la guerre en Ukraine a été déclarée avec l’invasion du pays par la Russie dans la nuit du 23 au 24 février 2022 sur décision du président russe Vladimir Poutine. De nombreux bombardements ont eu lieu dans plusieurs villes après le début de l’opération militaire russe. Le conflit ouvert s’est déclaré avec une grande brutalité après plusieurs mois de tensions et menaces extrêmes. Au début de l’année 2022, la Russie a ainsi déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne. Ces manœuvres militaires inquiétaient les pays membres de l’Otan et, bien que restant cantonnées à des exercices aux frontières, beaucoup redoutaient l’éventualité d’une offensive russe en Ukraine. Ainsi de nombreux étudiants se sont retrouvés dans une situation précaire. 
Manifestation où les étudiants soutiennent l'ukraine

Des étudiants étrangers en difficulté

Parmi les civils qui fuient la guerre en Ukraine, se trouvent plus de 10.000 étudiants arabes, dont de nombreux Marocains et Égyptiens, mais aussi des Irakiens ou Syriens. Ils se retrouvent pris au piège du conflit et leur rapatriement par leur gouvernement s’avère complexe. Inquiètes, des familles se sont rassemblées, ce vendredi 25 février, à Rabat, devant le ministère marocain des Affaires étrangères. Les Marocains forment le principal contingent d’étudiants arabes avec les Égyptiens en Ukraine, prisée pour les études de médecine et d’ingénierie. Au moins 12.000 Marocains dont 8000 étudiants y résident habituellement. Mais 3000 sont rentrés récemment, selon le ministre des Affaires étrangères à Rabat, notamment grâce à des vols spéciaux.

Des gouvernements dépassés

Samedi, le quotidien marocain Le Matin, a rapporté que le royaume a mis en place de nouveaux numéros verts dans le cadre de l’évacuation de ses ressortissants. Le Maroc a également invité ses ressortissants à se rendre à des points d’accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.

Ali Mohammad, un étudiant irakien en ingénierie de 25 ans, appelle constamment son ambassade sans succès depuis Chernivtsi, proche de la frontière roumaine. “On est partis d’Irak pour changer de mode de vie, la guerre, les galères. On est venus en Ukraine, et c’est la même chose”, déclare-t-il par téléphone. Selon un responsable gouvernemental, l’Irak compte 5500 ressortissants en Ukraine dont 450 étudiants. “Nous demandons à rentrer”, demande Ali.span>

L’ambassade d’Égypte, pays qui compte 6000 ressortissants dont plus de la moitié sont des étudiants en majorité inscrits à Kharkiv, a affirmé sur Facebook coordonner l’évacuation de ses ressortissants vers Roumanie et Pologne.

Vendredi, la Tunisie et la Libye ont également assuré préparer la sortie de leurs ressortissants vers des pays limitrophes. La Tunisie, qui ne dispose pas d’ambassade en Ukraine, va envoyer en Pologne et en Roumanie des avions pour rapatrier ses ressortissants qui souhaitent partir parmi les 1700 vivants en Ukraine, dont 80% d’étudiants.

“On commencera les opérations dès qu’on aura arrêté la liste définitive des Tunisiens qui souhaitent rentrer”, a expliqué à l’AFP Mohammed Trabelsi, un responsable des Affaires étrangères. Tunis a pris contact avec l’ONU et la Croix-Rouge internationale pour l’aider à les évacuer par voie terrestre.

 

Nous demandons à rentrer.

Des étudiants ukrainiens et russes démunis en France

Une étudiante russe, est en échange à l’université de Caen-Normandie depuis décembre dernier. La jeune femme de 23 ans est sans ressources depuis que sa carte bleue a été bloquée. « Il me reste 1.200 euros pour tenir jusqu’à la fin de mon échange début mai. Je vais me fournir à l’épicerie solidaire », explique-t-elle.

Elle salue la possibilité de consulter un psy gratuitement grâce à l’université, même si elle ne s’est pas encore saisie du dispositif. « J’appelle régulièrement ma mère, ma famille a peur pour moi et j’ai peur pour eux », raconte la jeune femme. Certains membres de sa famille lui conseillent de prolonger son séjour en France, quitte à faire une pause dans ses études.

Des aides financières débloquées en urgence 

Mais au-delà du soutien psychologique, de nombreux établissements proposent aussi un soutien financier. L’université Jean Moulin-Lyon 3 a par exemple voté un plan d’aides exceptionnel. Un fonds d’aide d’urgence permettra ainsi de verser une allocation renouvelable pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois aux étudiants concernés. Côté grandes écoles, des fonds d’urgence existent déjà, souvent héritage de la période Covid. « Des fondations peuvent aussi intervenir. Enfin, nous orientons une partie de notre budget pour accompagner des situations individuelles », complète Thomas Froehlicher, président de la commission Relations internationales de la CGE et directeur de Rennes School of Business.

Et les grandes écoles ont été appelées « à la tolérance, au soutien des étudiants sur place et à l’accueil des étudiants réfugiés » : « Nous travaillons étroitement avec les ministères de l’Enseignement supérieur et des Affaires étrangères, Campus France et les Crous pour mettre en place des actions communes », affirme Elena Levandowsky à la commission Relations internationales de la CGE (Conférence des grandes écoles). 

Si vous souhaitez aider ces étudiants en situation de précarité, des cagnottes en ligne existent comme Ulule ou encore tipee.

Axel Audra

Axel Audra

Business Developer

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