
Open bar : définition, types et légalité de cette pratique en France
Dans notre société où les événements festifs et réceptions professionnelles se multiplient, comprendre les différentes formules de service de boissons devient essentiel. L’expression “open bar” s’est largement répandue dans notre vocabulaire, mais savez-vous réellement ce qu’elle signifie et quelles sont les implications légales de cette pratique en France ? Nous allons éclaircir ces points et vous aider à mieux appréhender ce concept souvent mal interprété.
Qu’est-ce qu’un open bar et comment fonctionne-t-il ?
L’expression “open bar” désigne un système où les boissons sont proposées à volonté pendant une durée déterminée, généralement dans un établissement comme un bar, une discothèque ou lors d’un événement privé. Cette formule permet aux participants de consommer sans limite et sans payer directement leurs consommations, puisque le coût est soit inclus dans un forfait d’entrée, soit pris en charge par un organisateur.
Dans notre expérience d’accompagnement des professionnels du secteur événementiel, nous avons observé que cette pratique était initialement conçue comme un levier d’attraction clientèle particulièrement efficace. Les établissements l’utilisent stratégiquement pour dynamiser les soirées à faible affluence, généralement en début de semaine. Selon une étude menée par le Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs (SYNHORCAT) en 2019, les établissements proposant des formules de type open bar ont constaté une augmentation moyenne de 45% de leur fréquentation sur les créneaux concernés.
Pour les gérants d’établissements, cette formule représente un équilibre délicat entre l’attraction de clientèle et la maîtrise des coûts. La rentabilité repose sur un calcul précis : le nombre moyen de consommations par personne ne doit pas dépasser un certain seuil pour que l’opération reste bénéfique. C’est pourquoi vous remarquerez que ces offres sont rarement proposées lors des soirées naturellement très fréquentées comme les vendredis et samedis.
Les différentes variantes d’open bar en pratique
Nous distinguons plusieurs formules d’open bar, chacune répondant à des objectifs commerciaux et budgétaires spécifiques. Ces différentes options permettent aux établissements d’adapter leur offre selon leur clientèle cible et leurs contraintes économiques.
Voici les principales variantes que vous pourriez rencontrer :
- L’open bar total ou intégral : toutes les boissons du bar sont disponibles sans restriction de quantité
- L’open bar sélectif : limité à certaines catégories de boissons (bières, vins, ou softs)
- L’open bulles : spécifiquement dédié aux champagnes et vins effervescents
- L’open cocktails : offrant un accès illimité à une sélection de cocktails prédéfinis
- L’open bar temporisé : disponible uniquement pendant une durée limitée (souvent 1 à 2 heures)

Lors de nos interventions auprès des professionnels de l’événementiel, nous avons constaté que l’open bar sélectif et temporisé est devenu la formule privilégiée, car elle permet un meilleur contrôle des coûts tout en maintenant l’attractivité de l’offre. Cette approche plus mesurée s’est largement développée suite aux restrictions légales imposées depuis 2010.
| Type d’open bar | Avantages | Risques |
|---|---|---|
| Total | Forte attractivité, satisfaction client maximale | Coûts élevés, risques de surconsommation |
| Sélectif | Contrôle des coûts, ciblage possible | Attractivité moindre |
| Temporisé | Maîtrise budgétaire, effet d’urgence positif | Consommation accélérée pendant la période limitée |
Cadre légal et évolution des pratiques en France
La législation française a considérablement évolué concernant les pratiques d’open bar. Depuis l’entrée en vigueur de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) du 21 juillet 2009, mise en application en 2010, l’open bar d’alcool au sens strict est devenu illégal en France. L’article L.3322-9 du Code de la santé publique interdit explicitement “les open bars” proposant de l’alcool à volonté contre une somme forfaitaire.
Cette législation répond à des préoccupations de santé publique majeures. Selon Santé Publique France, en 2022, l’alcool restait responsable de près de 41 000 décès par an dans notre pays. Avec mon expérience de professionnels accompagnant régulièrement des structures dans l’organisation d’événements, nous sommes particulièrement sensibles à ces enjeux de prévention.
Face à ces restrictions, le secteur s’est adapté en développant des alternatives comme les “happy hours”, formules proposant des boissons à prix réduits pendant des créneaux définis, généralement en fin d’après-midi. Cette pratique, légale car ne proposant pas d’alcool à volonté, s’est imposée comme la nouvelle norme dans les établissements français. D’après une étude de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), près de 78% des bars urbains proposaient des happy hours en 2023.
Pour les événements privés comme les mariages ou les séminaires d’entreprise, des solutions hybrides ont émergé, comme les formules avec un nombre limité de consommations par personne ou les forfaits boissons comprenant une sélection prédéfinie. Ces alternatives permettent de maintenir l’esprit convivial tout en respectant le cadre légal et en favorisant une consommation plus responsable.
Le développement récent des offres sans alcool de qualité a également ouvert de nouvelles perspectives pour les organisateurs soucieux de proposer des alternatives attractives. Les mocktails et autres boissons artisanales non alcoolisées gagnent en popularité, témoignant d’une évolution des comportements vers une consommation plus raisonnée, tendance que nous encourageons vivement dans notre pratique professionnelle.





