L’entrepreneuriat a toujours fait partie intégrante du paysage français. Pour autant, le nombre de nouvelles entreprises qui voient le jour chaque année a considérablement augmenté depuis ces deux dernières décennies. Le nombre de création d’entreprises a presque triplé entre 2006 et 2015. Et cette tendance n’a pas été inversée malgré la pandémie mondiale de 2020, bien au contraire. En effet, ce sont 850 000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour cette année-là. Parmi ces créateurs d’entreprises, 41% avaient moins de 30 ans. Qu’est-ce qui fait que les jeunes entreprennent plus et plus tôt ?

jeunes entrepreneurs

Des solutions mises en place pour encourager cette évolution

Plus accessible pour les nouvelles générations, l’entrepreneuriat est aussi encouragé par le gouvernement. Cet encouragement peut se remarquer par les aides et des lois instaurées en ce sens.

Une souplesse des statuts 

En 2016, la loi Sapin II est votée. Pas uniquement réservée aux jeunes, cette loi vise à contrecarrer la peur de l’auto-entrepreneur de développer son activité et/ou d’embaucher. Effectivement : “l’auto-entrepreneur pourra conserver son statut tant que son chiffre d’affaires ne dépasse pas 2 fois le plafond, et ce, pendant 2 ans. Une façon à la fois d’atténuer les effets de seuil et de rassurer les artisans qui déclarent volontiers que le statut d’auto-entrepreneur constitue une concurrence déloyale vis-à-vis de leur statut d’artisan.”

Un statut d’étudiant entrepreneur

Destinée aux étudiants de moins de 28 ans cette fois, un statut national d’étudiants entrepreneur a été lancé en 2014 par le gouvernement. Il permet aux bénéficiaires de ce statut d’accéder à certaines prestations (dans le cadre du PEPITE*).  Ainsi, ils peuvent prétendre à un accompagnement par des tuteurs, à l’accès à un espace de co-working, ou encore ont la possibilité de signer un Contrat d’appui d’entreprise (Cape) avec une structure type couveuse ou coopérative d’activité et d’emploi (CAE) ou un autre partenaire. Tout cela pour que l’étudiant puisse tester son activité (premières facturations) sans avoir à créer de structure juridique, ou encore l’accès à une formation à l’entrepreneuriat et à la gestion. 

Depuis 2014, plus de 600 étudiants et jeunes diplômés y ont eu accès.  

*PEPITE = “Le Prix PEPITE vise à révéler, soutenir et encourager la création d’entreprise par des étudiants et des jeunes diplômés. Il récompense les meilleurs projets innovants et créatifs issus des Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE) et soutient les étudiants-entrepreneurs dans leur démarche de création grâce à une aide financière et à un accompagnement dédié.” selon le ministère de l’enseignement  supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Les aides financières et accompagnements

Des bourses, des concours ou des accompagnements sont également mis en place dans l’optique d’aider les jeunes dans leur création d’entreprise. 

L’ Adie, par exemple (Association pour le droit à l’initiative économique), permet aux personnes qui n’ont pas habituellement accès aux emprunts classiques, d’avoir des micro-crédits. Les jeunes sont alors naturellement visés par cette initiative, et peuvent prétendre à un micro-crédit mais aussi une prime d’Etat forfaitaire de 3000€ (pour les jeunes en situation d’inclusion sociale). 

Pour ce qui est des concours qui récompensent les jeunes entrepreneurs, le site internet de la BPI France en répertorie un grand nombre (par exemple Le concours de la French Tech Tremplin). 

Certains de ces concours proposent une incubation aux lauréats et une aide financière.

Des motivations nouvelles 

Si les jeunes entreprennent de plus en plus tôt, ce n’est pas pour rien. Les modifications de notre société y sont pour beaucoup.

metro boulot dodo
Des envies qui évoluent avec leur époque

Aujourd’hui, les jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat pour de nouvelles raisons. S’il y a quelques années, ils se lançaient pour échapper à la hiérarchie, aujourd’hui, leurs motivations vont plus loin. Les nouveaux jeunes cherchent à privilégier leur épanouissement personnel ainsi que leur qualité de vie. Ils ne sont plus autant attirés par le métro-boulot-dodo que les anciennes générations. Ils ne veulent plus faire la même chose toute leur vie. Ils ont besoin de changements. 

Autre aspect fondamental de leurs motivations : leurs  valeurs. Avec la remise en cause de nombreux aspects de la société, les nouvelles générations ressentent de plus en plus le besoin de travailler dans un entreprise en accord avec leurs valeurs. D’autant plus que les anciens modes de hiérarchie verticale ne correspondent plus aux attentes actuelles. Les employés ont besoin de s’impliquer directement dans l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Enfin, les différents confinements ont fait prendre conscience à de nombreuses personnes de leurs conditions de travail. Certaines personnes veulent maintenant pouvoir travailler de n’importe où.  Pour cela, quoi de mieux que de créer sa propre entreprise ?

De nouvelles technologies qui facilitent l’entrepreneuriat

Au-delà de la motivation, il est essentiel d’admettre qu’entreprendre est plus accessible qu’avant. En effet, avec l’avènement de l’ère du digital, de nombreuses ressources se sont ouvertes au plus grand nombre. Grâce aux réseaux sociaux et internet, les jeunes entrepreneurs n’ont pas besoin d’avoir des connaissances infinies. Ils peuvent utiliser les réseaux comme moyen de véhiculer leur image de marque plus facilement. La création de sites internet devient elle aussi plus simple et plus intuitive. La nouvelle génération ultra connectée a, aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, de nombreux exemples à disposition (l’exemple de d’Anthony Bourbon, CEO et co-fondateur de la start-up Feed)

L’entrepreneuriat attire de plus en plus les nouveaux travailleurs, que ce soit pour lancer une auto-entreprise ou une startup. Boostés par les nouveaux challenges économiques et sociétaux, les jeunes ont une envie d’entreprendre des projets innovants et technologiques. Cette “cassure” entre les générations montre une nouvelle ère du monde professionnel, les écoles du supérieur encouragent même leurs élèves qui veulent se lancer avec des masters spécialisés. Alors, jusqu’où ira l’ère de l’entrepreneuriat ? 

Lola Bergounioux

Rédactrice web

Vous avez aimé cet article ? Partagez le !

Pin It on Pinterest