Le ministère de l’Intérieur a publié jeudi 27 janvier 2022 un rapport sur la délinquance en France en 2021. L’un des faits saillants de ce rapport est la hausse des agressions en 2021 33 % de hausse des violences sexuelles. Cette augmentation du nombre de personnes victime de ces agressions peut s’expliquer par de nombreuses raisons que nous verrons dans cet article.
Les agressions aux personnes ont augmenté

Le nombre d’agressions en 2021 en hausse : 

Quel bilan pour 2021 ? 

75.800 personnes ont déposé plainte l’année dernière pour des faits d’harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle. Le chiffre est interpellant. Les violences sexuelles enregistrées par les services de police et de gendarmerie ont bondi de 33% en 2021, selon des chiffres tirés du bilan provisoire de la délinquance et communiqués ce jeudi par le ministère de l’Intérieur. En 2021, 75.800 personnes ont ainsi porté plainte pour ce type de faits : 45% pour des viols ou tentatives de viol et les autres pour du harcèlement sexuel ou agression sexuelle.

Cela représente entre autres 19.000 plaintes supplémentaires par rapport à 2020. La comparaison est certes délicate en raison de la crise sanitaire et des confinements successifs qui en font une année à part, mais la hausse reste du même ordre de grandeur par rapport à 2019 : + 20.300.

 

Quel était la situation en 2020 : 

Cela fait des années que le taux d’agression est en hausse et ce n’est malheureusement pas l’année 2020 qui changera ça, avec une augmentation de 11 % de viols (24 800 viols en 2020) et une baisse de seulement 3 % des agressions sexuelles. Parmi les faits constatés de violences sexuelles prises en compte en 2020, les viols et tentatives de viols représentent environ 45 % des plaintes déposées. Le rapport du gouvernement, « Insécurité et délinquance en 2020 : une première photographie », nous apprend également que le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées par les services de sécurité est légèrement moins élevé dans les zones rurales et les petites villes. Les viols et agressions sexuelles touchent donc tous les espaces, urbains et ruraux, et toutes les classes sociales.

En 2020, ce sont plus précisément 0,6 violences sexuelles pour 1 000 habitants qui ont été enregistrées dans les communes rurales, contre 0,8 % concernant les agglomérations de 2 000 à 5 000 habitants, et 1,0 % dans les moyennes et grandes villes de France, explique encore le compte-rendu.

Les viols et les violences intrafamiliales augmentent chaque année en France. Troisième année de hausse consécutive. Vous voyez le problème ? On est bien au 21ème siècle en France, rassurez-moi… »,  Nicola Lopez (@NicolaLopezFr) – January 28, 2021

Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette hausse des agressions en 2021 ?

Une libération de la parole encouragée :

Selon les services statistiques du ministère de l’Intérieur, cette augmentation s’explique à la fois : par la meilleure prise en considération de ce sujet par les forces de l’ordre, et par « une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes, y compris pour des violences subies plusieurs années auparavant, dans le climat de l’affaire Weinstein et des différents mouvements sur les réseaux sociaux pour la libération de la parole ». 

De nos jours, les services de l’ordre prennent de plus en plus de plainte des victimes pour des faits anciens. En 2018, une personne sur deux venait dénoncer des faits de plus de trois mois. En 2021, plus de la moitié des plaintes concernaient des violences commises il y a au moins 6 mois.  19% dataient même de plus de 5 ans.

Autre fait important : un quart des faits dénoncés concernaient des mineurs, contre seulement 18% en 2018. 

 

Le rôle de la pandémie mondiale : 

« Je ne pouvais me réfugier nulle part, tous les magasins étaient fermés et je ne pouvais demander de l’aide à personne »

Dans les villes , les femmes étaient encore plus exposées qu’avant aux agressions sexuelles. Fin avril, deux femmes ont été violées en l’espace de 24 heures sur la voie publique, l’une dans un parc à Aulnay-sous-Bois, l’autre dans une rue de Montreuil. 

En pleine journée, Fatima Benomar a été suivie « par une bande de jeunes », dans Paris. « Ils se sont collés à moi car je ne répondais pas à leurs avances, m’ont insultée, menacée et m’ont suivie en criant ‘de toute façon, ça se voit que t’es une salope' », raconte-t-elle à l’AFP. Cette militante féministe de 36 ans confie « avoir vraiment eu peur ». Depuis, pour se rendre au travail, elle emprunte les petites rues adjacentes.

Laurène Martin, infirmière de 28 ans, a dû se mettre au vélo pour éviter les transports en commun. « Le deuxième jour du confinement, des mecs m’ont sauté dessus dans le métro pour me piquer mon téléphone. J’ai crié, ils sont partis et le seul autre passager de la rame, un homme, est venu se coller à moi et m’a demandé si j’avais un mari… relate-t-elle.

 

Si vous êtes victime ou témoin d’agressions sexuelles vous pouvez appeler :

 

  • 39 19 « Violences Femmes Info », pour les victimes ou témoins de violences faites à des femmes.
  • 0 800 05 95 95 « SOS Viols Femmes Informations », dédié aux victimes de viols et agressions sexuelles.
  • 116 006 « numéro d’aide aux victimes », accessible à toutes les victimes au sens large.
Axel Audra

Axel Audra

Business Developer

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