Burn-out signifie littéralement “s’éteindre”, telle une bougie qui termine de se consumer.

La question du burn-out n’est pas simple. Comme l’affirme le philosophe Pascal Chabod, c’est « une maladie de civilisation ». Au même titre que nous épuisons les ressources de notre planète, nous épuisons les ressources de notre corps, autant physiques que psychologiques. Nous vivons des vies d’athlètes, sans répit et sans repos.

connaitre le burn out

L’origine et l’émergence du burn-out

Le syndrôme du burn-out a toujours existé. Nous parlions auparavant de « fatigue » qui pouvait dégénérer dans sa forme la plus extrême, c’est-à-dire l’épuisement. Cet épuisement revêt au fil des époques, des visages différents.

En 1974, Herbert Freudenberger fait la première tentative de description de l’affection. Le contexte économique est très particulier, les psychiatres et psychologues travaillant dans des dispensaires de quartiers sont très investis professionnellement et émotionnellement et se mettent à travailler gratuitement pour continuer à recevoir des patients toxicomanes. Le syndrome d’épuisement professionnel se déploie dans un contexte où le travail est un engagement dans la défense de causes collectives. Pour Freudenberger, le syndrome d’épuisement professionnel provient de l’écart entre un idéal de changement, et la réalité de l’environnement de travail.

En 1993, Christina Maslach qui est chercheuse en psychologie sociale, s’intéresse aux médecins et aux avocats. Elle essaie de comprendre comment ces professionnels arrivent à avoir de la compassion et de l’empathie pour leurs patients/clients, tout en prenant du recul pour ne pas se faire dévorer par la situation. Dans la Classification Internationale des Maladies, le burn-out est défini comme suit :

– « Le burn-out, ou épuisement professionnel, est un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été correctement géré »
– Trois dimensions le caractérisent : un sentiment de manque d’énergie ou d’épuisement, un retrait vis-à-vis du travail ou des sentiments de négativisme ou de cynisme liés au travail, une perte d’efficacité professionnelle.
– Le terme de burn-out ou d’épuisement professionnel désigne spécifiquement des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie.

De nos jours, il est difficile de tirer un tableau clinique pour du burn-out. En effet, on peut lui associer la dépression, des syndromes de fatigue chronique, des maladies cardiovasculaires, musculo-squelettiques, dermatologiques, diabétiques ou même des allergies …

Le burn-out s’est étendu et désormais, il n’est plus réservé aux personnels soignants. C’est un syndrome qui s’étend à l’ensemble des individus au travail, quelle que soit leur activité.
On peut noter que le salarié français est 4ème au rang mondial de la productivité horaire, mais premier en consommation de psychotropes.

Les effets des nouvelles formes d’organisations du travail sur la santé des salariés

Le burn-out n’est pas un trouble de l’adaptation du travailleur au monde du travail. C’est plutôt une inadaptation des organisations du travail au fonctionnement du corps humain. On remarque dans les organisations que la charge de travail est de plus en plus difficile à absorber, et le travail devient plus complexe. Il existe également beaucoup plus d’exigences émotionnelles, et notamment dans le contact avec le public. Le manque d’autonomie et de marges de manoeuvres pour les salariés sont aussi des effets pervers. En effet, on observe de plus en plus de protocoles, d’informatisations et de besoins de reporting. La solitude et le manque de soutien social et de coopération de la part de la hiérarchie et des collègues de travail sont également des facteurs dégradants pour sa santé mentale. Il existe une vraie porosité entre la vie professionnelle et la vie personnelle des salariés, ce qui n’offre aucun d’échappatoire au salarié pour fuir son environnement de travail. Enfin, nous pouvons citer une perte globale du sens du travail, et notamment pour certains, à travers le télétravail. Tous ces facteurs (la liste n’est pas exhaustive) peuvent entrainer des tensions, un isolement du salarié, ou même un harcèlement moral éventuel.

Des solutions contre le burn-out

Marie Pezé, psychologue et psychanalyste, donne une définition de l’aliénation du travail : « c’est quand le travail se retourne contre l’Homme, lorsque les organisations du travail se retournent contre la culture, contre la perspective d’honorer la vie ensemble sous la forme de la civilisation, résultat du travail des femmes et des hommes ».

Il est donc important de devenir un salarié averti du fonctionnement de son corps, de la centralité du travail, de ses droits et de ses devoirs. Il est également très important de connaitre les acteurs et les solutions mises en place au sein de son entreprise pour protéger la santé physique et mentale.

On recense trois grands symptômes à prendre en compte et qui sont observables aux prémices du craquage :
– Aller travailler sans en avoir envie car le travail n’apporte plus rien ;
– Le repos qui ne repose plus ;
– La prise de psychotropes, alcool, drogues légales ou illégales, compléments alimentaires vitaminés…

Le burn-out est maintenant reconnu comme une maladie professionnelle. Si la situation devient trop lourde à supporter, il est primordial de se faire arrêter pour ne pas qu’elle dégénère dans des proportions que vous ne pourrez plus contrôler.

Pour en savoir plus sur les solutions à votre disposition pour vaincre le burn-out, vous pouvez vous rendre sur le site Souffrance et Travail, et ainsi réaliser le questionnaire d’auto-évaluation de l’épuisement professionnel.

Héléna Belaïd

Co-fondatrice de Cuidam

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