Le changement d’heure disparaît-il ? Ce week-end pourrait tout bouleverser
- Guillaume Pinson
- 28 octobre 2025
- QUOTIDIEN
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Et si, ce week-end, vos traditionnelles mésaventures avec les horloges récalcitrantes étaient les dernières ? L’Europe pourrait bien tourner la page du changement d’heure. Revenons ensemble sur un dossier qui agite autant les coucous suisses que les cerveaux européens depuis un demi-siècle !
Un rituel vieux de 50 ans prêt à tomber aux oubliettes ?
Chaque année, fidèle comme un vieux réveil, la nuit du 25 au 26 octobre signe, pour les citoyens de l’Union européenne, le passage à l’heure d’hiver. À 3 heures du matin, il sera officiellement 2 heures. Un tour de magie calendaire qui, depuis 50 ans, rythme le passage d’une saison à une autre.
Remontons le temps : dans les années 1970, suite au choc pétrolier de 1973-1974 et à la flambée des prix de l’électricité, Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République, décide d’instaurer le changement d’heure en France. Les autres États membres de l’Union européenne, séduits (ou peut-être résignés…), finissent, eux aussi, par adopter ce système. Au fil du temps, le changement d’heure s’harmonise : l’UE instaure dès 2002 des dates communes pour tous. Voilà comment, deux fois par an, on débat autour de la machine à café : “Alors toi, tu préfères l’heure d’été ou d’hiver ?”
Mais attention, ce qui était supposé n’être qu’une mesure provisoire s’est durablement installé dans nos habitudes… à tel point que beaucoup aimeraient désormais tourner la page.
Un système qui ne convainc plus grand monde
L’ambiance a changé. Les débats aussi. L’approche du changement d’heure hivernal ravive à chaque fois la question : pourquoi continuer ? Au Parlement européen, c’était de nouveau le cas quelques jours avant la bascule : “Le temps est venu de mettre enfin un coup d’arrêt au changement d’heure”, a martelé Apostolos Tzitzikostas, commissaire aux Transports.
Ce passage d’heure, “nous concerne tous, agace la plupart d’entre nous et, je dirai même plus, nous fait du mal”, affirme-t-il. Pire : il “ne génère même plus d’économies d’énergie”. Bref, il serait temps (sans mauvais jeu de mots) de revoir notre copie.
- Économies d’énergie globalement jugées inexistantes.
- Malaise croissant dans la population.
- Effets négatifs sur la santé et la vie quotidienne relevés.
La fronde anti-changement d’heure : l’Espagne lance l’offensive
La contestation se cristallise : lors d’une réunion des ministres de l’Énergie de l’UE, l’Espagne a pris fait et cause pour l’abolition du système. Sur le réseau social X, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s’est lâché : “Changer d’heure deux fois par an n’a plus aucun sens. Cela contribue à peine à faire des économies d’énergie, mais ça a des effets négatifs sur la santé et la vie des gens.” La Pologne et la Finlande, selon une source diplomatique, ont aussitôt soutenu cette prise de position.
Consultée sur la question, la Commission européenne a d’ailleurs commandé une nouvelle analyse pour étayer ses efforts en vue de la suppression du changement d’heure. Rien de bien neuf sous le soleil : l’UE ressasse ce débat depuis des années
- En 2018, adoption d’une résolution au Parlement européen.
- En 2019, une grande consultation publique : plus de 6 millions d’Européens participent ! Résultat : une directive pour la suppression du dispositif est proposée, avec comme horizon 2021.
Le principe est simple : chaque État membre aurait dû choisir, une bonne fois pour toutes, entre l’heure d’hiver et l’heure d’été. Mais voilà…
Le Covid-19, l’éternel grain de sable
L’histoire aurait pu connaître une fin chronométrée, si la crise du Covid-19 n’était pas venue tout chambouler. La suppression du changement d’heure, prévue pour 2021, est restée lettre morte. Le dossier a été débattu une dernière fois par le Conseil de l’UE en décembre 2019, avant de retomber dans la pile des sujets en suspens.
Mais le réveil sonne de nouveau :
- En 2025, la proposition refait surface au programme de travail de la Commission européenne.
- Suspense : un débat pourra-t-il (enfin !) avoir lieu sur ce serpent de mer ?
En attendant, préparez-vous à tourner vos aiguilles une fois encore ce week-end. Qui sait, la prochaine fois, peut-être que seuls vos souvenirs d’insomnie finiront par changer d’heure !
