
Salaires IT 2025 : pourquoi les experts cloud et cybersécurité explosent tout
- Guillaume Pinson
- 23 octobre 2025
- QUOTIDIEN
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L’année 2025 fait des étincelles sur le marché des salaires IT… mais, attention, tous les feux ne sont pas au vert pour tout le monde ! Si les experts du cloud et de la cybersécurité crèvent littéralement le plafond, d’autres, notamment dans le développement web ou le support, voient leur fiche de paie afficher une mine déconfite. Focus sur ces inégalités criantes et la transformation profonde d’un secteur en mouvement perpétuel.
Un marché IT à deux vitesses : les cracks du cloud et de la cyber en pole position
- Le Baromètre 2025 Silkhom dresse un constat sans détour : les écarts de rémunérations se creusent toujours plus selon les spécialités IT.
- Si certains métiers voient leurs salaires fléchir (bonjour le développement web et le support), d’autres explosent, portés par une demande quasi insatiable du secteur infrastructure, cloud et cybersécurité.
Cette tendance vient couronner une année déjà marquée par la stabilité, amorcée en 2024 après la folle euphorie post-Covid. Silkhom, qui s’appuie sur l’analyse de plus de 20 000 profils de 2019 à 2025, rappelle que les salaires cités sont des bruts annuels fixes, avec de légères variations selon trois zones géographiques : Paris, grandes villes (Lyon, Marseille, etc.) et le reste du territoire (+2 à +5 % parfois sur Paris).
Prime à l’expertise : qui sont les grands gagnants de 2025 ?
Le cru 2025 confirme que l’élan sur les salaires s’est calmé (+3 % en moyenne, contre un bond de 7 % en 2024), mais pour certains experts, c’est la fête continue :
- Les métiers de DevSecOps s’envolent : +13,9 % d’augmentation, avec à la clé 50 K€ annuels.
- Les chefs de projets infra ne sont pas en reste avec +12,9 %… et 58,75 K€ sur la fiche de paie.
- Viennent ensuite les administrateurs Linux (+9,4 %), les architectes applicatifs ainsi que les ingénieurs cloud (+8,7 %).
- Les ingénieurs cybersécurité restent également très en vue avec 50 K€ de rémunération annuelle.
Dans l’ensemble des métiers infrastructures, la plupart des postes gagnent quelques euros de plus ou restent stables… sauf pour les DevOps, légère baisse de -1,4 % (46 K€).
IA et data : l’eldorado (presque) sans nuages
Du côté des spécialistes de l’IA et des data, le tableau reste flatteur, mais la dynamique est plus nuancée :
- Ingénieur deep learning : 47,5 K€ annuels (+3 %)
- Data engineer : même montant, en hausse de 1,4 %
- Les (très) recherchés data scientist et ingénieur en computer vision affichent le meilleur salaire du secteur data/IA, avec 50,5 K€, malgré une très légère baisse (-0,3 % et -0,5 %).
L’électronique et l’embarqué continuent aussi sur leur lancée, entre 44 et 50,5 K€, selon l’expertise maîtrisée.
Des métiers en berne et une sélection qui se durcit
La médaille a son revers : plusieurs professions voient leur rémunération reculer en 2025. Silkhom constate un repli de 0,2 % à plus de 7 % dans de nombreux métiers, en particulier :
- Développeurs .Net : -7,3 %, champions du podium (peut-on parler de victoire ?).
- Fullstack : -3,6 %
- Chefs de projet technique : -3,1 %
- Product managers : -2,8 %
- Développeurs back-end JS : -2,6 %
Les postes plus « généralistes » ou en début de carrière ne sont pas épargnés, et subissent la loi de l’offre et de la demande : trop de candidats pour un volume de postes qui, s’il ne baisse pas, semble bien moins généreux.
- Ingénieurs support : 43,5 K€ (stable)
- Responsables postes de travail : 33,5 K€ (inchangé)
- Techniciens de support : derniers du peloton, avec 29 K€, mais en hausse de 1,6 % (il faut bien une bonne nouvelle).
Thomas Baverel, fondateur de Silkhom, résume la situation d’une phrase qui fera plaisir aux amateurs de rebondissements : « Après des années de recrutement intensif et d’urgences, la prudence se fait sentir. Les entreprises sont désormais plus sélectives, et les processus de recrutement s’allongent. Si la demande de profils qualifiés reste forte, elle se heurte à une plus grande exigence de la part des employeurs. »
Conséquence directe : la grille de sélection s’étoffe. Adieu les recrutements sur la seule compétence technique ! Aujourd’hui, culture d’entreprise, adaptation, stabilité et résilience sont autant de critères évalués dans l’arène du recrutement IT.
Conclusion : Le marché IT change mais ne plie pas
Si la contraction du marché n’est pas encore à l’ordre du jour, une transformation profonde est à l’œuvre. Pour les talents du cloud et de la cyber, il est tentant de bomber le torse – à juste titre. Pour les autres, l’agilité, la remise en question et la veille permanente seront plus que jamais essentielles pour (re)prendre la main. À bon entendeur, reboostez votre CV… et votre adaptabilité !





